Le DTLF SG1 "Paperless transport" Team 3 TaskGroup 2 travaille sur les règles générales et les lignes directrices pour l'utilisation et le déploiement des ressources informatiques dans l'écosystème eFTI. On badine un peu moins que dans certains articles précédents puisqu'on commence à taper dans le dur avec ceux qui ont les mains dans le cambouis conceptuel. Premier article d'une série sur le modèle de données eFTI alors que le DTLF commence à formaliser ces guidelines depuis mars 2022.
Commençons par un rappel de l'organisation du DTLF qu'il est bon de garder en tête quand on parcourt les travaux du DTLF puisque c'est le squelette autour duquel tout s'articule et que c'est un jargon bien utile, tout jargon qu'il soit :
- DTLF SG1 :Paperless transport
- Team 1 :Data modeling
- Team 2 :Functional aspects
- Team 3 :Technical aspects → Celui qui nous intéresse ici !
- TaskGroup 1 :Legal requirements (Eric Grandry)
- TaskGroup 2 :eFTI architectures principales (Rudy Hemeleers) → Celui qui nous intéresse ici !
- TaskGroup 3 :Functional architecture
- TaskGroup 4 :Building blocks catalogue
- TaskGroup 5 :Technical architecture
- Team 4 :Certification and implementation
- DTLF SG2 :Corridor freight information systems
- Team 1 :Plug and play
- Team 2 :Technology independant services
- Team 3 :Federation of platforms
- Team 4 :Trusted, safe and secure
- Ce subgroup est directement connecté à FENIX et FEDeRATED
Le groupe de travail utilise la méthodologie TOGAF pour définir les principes d'architecture de référence pour l'eFTI. C'est une méthodologie portée par l'Open Group. L'Open Group a été créé en 1996 à l'issue de la guerre des UNIX en fusionnant notamment l'Open Software Foundation et X/Open succédant à d'autres groupes en anciennement pour porter des normes neutres dans le domaine de l'ingénierie informatique. Le TOGAF est devenu un standard industriel en matière d'architecture informatique d'entreprise. Il repose sur trois concepts : le cycle ADM (en huit phases axées sur les exigences), le cadre de contenu (classifier tous les éléments en jeu et leurs relations sous forme d'ontologie/méta modèle de données) et le cadre de capacité (définir la structure qui va implémenter l'architecture). Mais trêve de COBIT, ITIL et ADM, on retiendra que les principes d'architecture eFTI ont été définis en deux groupes :
- 11 principes qui découlent de la réglementation eFTI (P1, …, P11).
- 6 principes qui découlent des principes généraux de l'architecture informatique (GP1, …, GP6).
Pour chaque principe (Name), on décrit succinctement la règle qu'il incarne (Statement), le bénéfice qu'on en attend (Rationale) et les conséquences qu'il implique (Implications). Autant que possible, on détaille les réflexions connexes : lien avec les travaux d'autres groupes de travail, solution alternative ou limites (Discussion) et on mentionne les projets qui matérialisent le principe (Reference).
Les principes d'architecture sont les mantras d'un Big brother qui n'aurait pas tourné au vinaigre, d'une Océania où War is peace devient Data is shared at source, Freedom is slavery devient Technology independence et Ignorance is strength devient Holistic thinking. Ci-dessous une tentative de synthèse un peu désespérée au vu de la richesse du sujet qui glane quelques idées dans le Statement, le Rationale, l'Implication et la Discussion de chaque principe.
Vu le nombre élevé de groupes de travail arrive le moment où il faut consolider et confronter le fruit du travail de chacun. C'est l'objet des gaps analysis, au nombre de trois :
- Architecture principles (DTLF SG1 Team3 TG2) vs Regulatory architectural requirement (DTLF SG1 Team3 TG1)
- Architecture principles (DTLF SG1 Team3 TG2) vs Goals and principles for the Transport of Waste (WSR - Waste Shipment Regulation)
- Architecture principles (DTLF SG1 Team3 TG2) vs Architecture principles (DTLF SG2)
Elles permettent d'enrichir et d'harmoniser les efforts des différents groupes.
Voici quelques documents de référence qui constituent des références dans le travail en cours du DTLF, la plupart purement techniques ou normatifs, d'autres sont des retours d'expérience sur des expérimentations grandeur nature comme le CEERIS. On en apprend moins sur la métaphysique de l'existence humaine que dans Dostoïevski mais un peu plus sur les pistes vers une interopérabilité européenne que dans le Capital :
- Reference architecture model de l'IDS (International Data Spaces).
- The Once Only Principle Project porté par Horizon 2020 au sein de la Commission européenne.
- L'EIF (European Interoperability Framework) ou Cadre européen d'interopérabilité piloté par l'UE.
- La publication Dematerialization & paperless processing du WCO (World Customs Organization).
- Les recommandations de l'UNECE sur la validation de document sans signature.
- Les principes d'architecture du RIS (River Information System) sur l'implémentation d'un système à l'échelle des voies navigables intérieures (IWT - Inland Waterways Transport) qui prend la forme du CEERIS en Europe de l'Est.
- Les principes et retour d'expérience de FENIX et FEDeRATED (e.g. au sein du Master plan).
- L'interface de l'EUDIN (European Data Interchange) sur la régulation des déchets, dont le site a disparu mais dont il reste quelques traces sur le site de la Commission européenne.
Voici une liste des membres du DTLF SG1 Team3 TG2 :
En anglais dans le texte, voici un descriptif synthétique des principes d'architecture spécifiques à l'eFTI par le DTLF, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même.